Human Zoo

Rescapée du Kosovo, Adria s’exile à Marseille. Passant des viols en temps de guerre au soleil marseillais, c’est dans le retranchement que cette jeune femme albano-serbe mène sa vie d’immigrée clandestine. Un beau jour, elle croise Shawn, un beau gosse américain qui incarne le parfait compromis entre virilité et compréhension. Quelques années auparavant, Adria fréquentait un univers mafieux machiste, aux côtés de Srdjan. Criminel de guerre, trafiquant d’armes, celui-ci est poursuivi par le tribunal de La Haye, et arbore dans son CV quelques atrocités, dont Adria se trouve pour le moins complice. Prise entre ces deux temporalités, marquée par la violence, la jeune femme tente de trouver son équilibre.

Écrit, dirigé et interprété par la danoise Rie Rasmussen, Human Zoo fait preuve d’audace : avec un rythme de narration soutenu et non-linéaire, le long métrage mêle habilement deux temporalités disparates. Avec le célèbre Thierry Arbogast en chef opérateur, l’actrice-réalisatrice diversifie ses plans et utilise différentes tonalités pour distinguer ces deux moments historiques. Par son expérience de la jeunesse en temps de guerre, son personnage semble ainsi incarner une sorte de fable sur le conflit politique, dans un mélange de genres fructifère et intéressant. Sélectionné à la 59e Berlinale, Human Zoo évoque des problèmes lourds, dans un langage cinématographique plein de fraîcheur.