I Am Because We Are

Grande promesse parmi les colonies anglaises au moment de son indépendance (juillet 1964), le Malawi est devenu sous l’autocratie de Hastings Kamuzu Banda un pays fermé et misérable. Situé entre le Mozambique, la Tanzanie et la Zambie, cet état méconnu est devenu inaccessible à la presse internationale : l’épidémie du sida a ainsi fait des ravages, que le pouvoir tenait à garder secrets. Prêchant une philosophie locale ancestrale, le documentaire va à la rencontre de toute une génération d’enfants détruits par les effets de la misère et du virus. En affirmant que « sans l’autre je ne suis rien », l’équipe du long métrage révèle ainsi une réalité difficile, à laquelle il s’agit de remédier.

Écrit et narré par Madonna, I Am Because We Are part sur de bonnes bases philosophiques. Se donnant pour programme la célèbre pensée sub-saharienne, le documentaire propose d’emblée une vision relationnelle des problèmes humains qui sévissent au Malawi : ces problèmes concernent l’Afrique mais aussi les grandes puissances occidentales. Néanmoins, le discours politique (qui pourrait accuser de manière plus détaillée les erreurs administratives et diplomatiques) est très vite remplacé par une stratégie de marketing humanitaire conséquente. Celle-ci mène à la construction d’un réseau d’actions, mais renouvelle des tendances subjectivistes dangereuses : on n’oubliera pas Madonna exprimant son bonheur de savoir que malgré toute leur souffrance les habitants du pays réussissent à être heureux avec le peu qu’ils ont…