Imagine

Non-voyant, Ian est nommé éducateur dans une clinique privée de rééducation pour aveugles de Lisbonne. Son directeur, le Dr Pedros, use des méthodes traditionnelles visant à compenser la perte de la vue par le développement des autres sens. Ian, lui, pratique l’écholocation qui associe l’imagination à l’interprétation de l’écho provoqué par les bruits des pas, des mains ou de la langue et qui permet de se repérer dans l’espace voire, comme lui, de se déplacer sans canne. L’expérience suscite d’abord la méfiance des jeunes patients, persuadés qu’il triche. Au fil des séances (remplir un verre sans s’aider d’un doigt, identifier les mouvements dans la cour…), Ian parvient à les convaincre du bien-fondé de sa méthode et même à se rapprocher d’Eva, une jeune fille qui, complexée par son handicap, vit en recluse après avoir cassé sa canne. Mais ses succès finissent par indisposer le Dr Pedros qui lui tend un piège afin de le licencier…

Loin de tout pathos, réservant même des moments très drôles, inspiré du vécu de Ben Underwood et de Ray Charles, interprété avec de vrais enfants aveugles, ce troisième film sensible et touchant parvient à nous faire pénétrer leur monde et à ”voir“ de leur place. La fin, écarte de façon brutale tout manichéisme tout en réservant un moment de pure poésie.