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Olga, jeune infirmière ukrainienne, part vers l’Ouest en quête d’un bonheur factice : entre le peu d’argent que peuvent lui procurer des sessions de pornographie par internet et des boulots précaires en Autriche, elle laisse son enfant derrière elle, pour des salaires et des conditions de vie meilleures. Agent de sécurité à Vienne, Paul est viré de son poste : en compagnie de son beau-père, il prend la route de l’Est pour y installer différentes sortes de machines à sous. Deux trajectoires qui ne se croisent pas, sous le regard sans tabou d’un réalisateur qui accuse les normes en déroute de notre société marchande.

Après Dog Days, Ulrich Seidl revient sur les écrans français, interrogeant à nouveau les réalités qu’il s’est données pour domaine d’observation : nos modèles sociaux marchands, nos normes comportementales (notamment sexuelles), l’âpreté d’un réel déjoué sans cesse par le dispositif cinématographique – autant de phénomènes que le réalisateur pointe du doigt, avec une frontalité et une mise à distance toute brechtienne. Les prises de vue, signées Ed Lachman et Wolfgang Thaler, rythment cet univers tranchant, dans lequel des personnages plus ou moins fictifs transitent, à l’orée du documentaire. Un film d’une force et d’une pertinence rare, dans lequel on réfléchit sur la sexualité et sur la mort avec humanité et violence.