In Another Country

Pour oublier les menaces qui pèsent sur sa famille du fait que son oncle n’a pas honoré ses dettes, une jeune Coréenne, étudiante en cinéma, se réfugie dans l’écriture de trois histoires. Celles-ci utilisent les mêmes acteurs, lieux (Mohang-ni), personnages immatures, dialogues, gestes, accessoires, décors… mais débouchent chaque fois sur une expérience nouvelle. Dans la première, Anne, réalisatrice célèbre et célibataire en quête de désir, tombe sur un beau maître-nageur en cherchant un phare alors même qu’elle rend visite à un homologue coréen amoureux d’elle mais uni à une femme enceinte et jalouse. Dans la deuxième, Anne, qui cette fois apparaît mariée, trompe son époux avec un réalisateur de télévision paranoïaque, tout en étant troublée par… le maître-nageur du coin. Dans la troisième, Anne, que son mari a quittée pour une Coréenne, est hébergée par une amie de Mohang-ni, laquelle l’initie aux coutumes locales tandis qu’à proximité s’entraîne… le maître-nageur des lieux.

Comme pour Mystery Train de Jim Jarmusch (1989) et Un jour sans fin de Harold Ramis (1993), Hong Sangsoo, un habitué de la catégorie “un certain regard” du festival de Cannes, nous propose, avec son 13e film, un exercice de style jubilatoire entre absurde et burlesque (Anne s’éloignant en fille de Charlot) où l’on guette les clins d’œil reliant chaque chapitre.