Insolation

“L’amour n’est pas fait pour rendre heureux mais pour qu’on se sente exister” avertit Andrei, le narrateur. Encore faut-il savoir le communiquer. Car ici les situations, les confidences et l’espace sont trompeurs. Si le soleil darde, les couleurs sont aussi froides que les gestes, constats et humour des personnages… Le décor tout en droites, verticales, horizontales et angles emprisonne espoir et vie… Et ce qui se dit ou se montre altère des sentiments qui ne parviennent pas à s’exprimer dans une Brasilia impersonnelle, déserte et étouffante de chaleur. Il faudra les courbes d’un pont suspendu ou d’un couloir pour nous rappeler qu’avec la jeunesse l’amour peut parfois se révéler aussi rafraîchissant qu’une averse en plein été.

Librement inspiré de contes russes du XIXe siècle, évoquant “la nostalgie des utopies passées qui ont échoué, les amours inaccessibles et la perte”, Insolation est le premier film de Félipe Hirsh qui collectionne depuis 15 ans les récompenses au théâtre. Il s’est adjoint le talent complice de Daniela Thomas, scénariste, réalisatrice et metteure en scène de théâtre et d’opéras qui en est, elle, à son quatrième film. L’un et l’autre y ont mis toute leur expérience tirée du “spectacle vivant”. Insolation a été sélectionné aux Festivals de Venise 2009 - Orizzonti / Tallin 2009 / Göteborg 2010.