J'ai tué ma mère

Hubert Minel a 17 ans. Sensible, artiste, homosexuel, il entretient avec sa mère un rapport problématique et ambigü. Nostalgique d’une enfance où l’amour pour sa génitrice allait de soi, il méprise le mauvais goût de cette femme divorcée. La déco de leur maison, sa manière de manger, son hystérie égoïste et ses comportements intempestifs contrastent disgracieusement avec la bonne entente familiale qui règne chez son copain Antonin. Obsédé par cette haine – qu’il éprouve d’autant plus fortement qu’il n’arrive pas à bien la cerner, Hubert tentera de tuer symboliquement sa mère. Dans cette aventure sentimentale typiquement adolescente, il y aura des drogues, du sexe, des découvertes et du pensionnat.

Par son soucis du détail et son esthétique kitsch, cette première mise en scène de Xavier Dolan ne va pas sans rappeler les dernières productions de Pedro Almodovar. Plaçant l’autobiographique du côté d’une reformulation lyrique de l’expérience personnelle, le talentueux réalisateur nous livre un long métrage visuellement abouti, aux dialogues violents et saisissants. L’image est sensuelle, rapide, délirante – et, par moments, assez brillamment enchaînée. Si jamais J’ai tué ma mère garde un air d’œuvre de jeunesse, la tonalité confessionnelle de certains plans travaille sur un registre fécond et bien problématisé. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2009, ce film reste à découvrir.