Réalisation :
Chantal Akerman
Principaux artistes :
Delphine Seyrig, Jan Decorte, Henri Storck, Jacques Doniol-Valcroze
Genre : Drame
Nationalité : France, Belgique
Durée : 3h21
Année de production : 1975
Date de sortie (ou ressortie) : 19 avril 2023
Date de première mise en salle : 21 janvier 1976
Distributeur : Capricci Films
Présentation
Trois jours de la vie d’une femme, Jeanne Dielman, une mère veuve qui se prostitue pour joindre les deux bouts. Son quotidien monotone est rythmé par les tâches ménagères et les hommes qui défilent chez elle, jusqu’au moment où le désordre s’installe…
Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles a été élu « Meilleur film de tout les temps » par la revue britannique Sight & Sound en 2022. Sa réalisatrice, Chantal Akerman, estimait que son film était l'aboutissement de ses recherches sur la mise en scène et la narration. « C’est pour moi la rencontre d’un sujet et d’une forme », expliquait la réalisatrice. Chantal Akerman racontait également avoir écrit le rôle principal pour Delphine Seyrig : « ce qui était extraordinaire c’est qu’elle n’était justement pas ce personnage : elle était une grande dame. Si on avait quelqu’un qu’on a l’habitude de voir faire le lit et la vaisselle, on ne la verrait pas, comme les hommes qui ne voient plus leur femme faire la vaisselle. » Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles ressort en salles dans une version restaurée en 2K.
Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles : la distribution
Réalisation : Chantal Akerman
Casting : Delphine Seyrig (Jeanne Dielman), Jan Decorte (Sylvain Dielman), Henri Storck (le premier client), Jacques Doniol-Valcroze (le deuxième client), Yves Bical (le troisième client)
Distribution technique : Babette Mangolte (direction artistique)
Avant Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles, Chantal Akerman a réalisé Le 15/8 en 1975, Je, tu, il, elle en 1974, Hotel Monterey en 1972 et Saute ma ville en 1968.
Parmi les actrices et acteurs principaux, on a pu voir au cinéma Delphine Seyrig dans Le Dernier cri (1975) et India song (1975).
Derniers avis sur le film : Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles
Avis publié par Tessel le 9 octobre 2024
J'ai vu le film à sa sortie en 76 et ne l'ai pas revu depuis; je n'irai donc pas vous décrire en détail telle ou telle scène; mais une chose est sure, il ne m'a jamais quitté l'esprit en tant qu'un des films les plus fascinants qu'il m'ait été donné de voir. Un rêve ordinaire, pas un rêve fantastique comme on en voit la plupart du temps au cinéma, un rêve banal du quotidien. Une abstraction de cinéma. Unique en son genre unique. Un chef d’œuvre.
Avis publié par MADDALUNO le 1er juin 2023
Trois jours de la vie d'une veuve vivant avec son fils dans un appartement de Bruxelles. Film étonnant qui montre la vie de tous les jours de cette femme qui pourrait être nous-même avec les tâches du quotidien et leur routine : petit-déjeuner, vaisselle, toilette, repas, faire son lit et même faire de la prostitution une fois par jour pour améliorer son pouvoir d'achat. Très peu de dialogues entre le fils et la mère, quelques scènes en doublon mais intéressant de voir le sens du détail par des plans fixes de 5 minutes, on voit Delphine Seyrig allumer, éteindre les pièces, fermer les portes, prendre l'ascenseur, faire ses courses dans des petits commerces de quartier, on la voit tricoter, boire un café au bar du coin, moudre son café avec un moulin électrique puis la technique pour faire un bon café (un peu d'eau chaude pour faire gonfler la mouture, puis en ajouter un peu plus, etc...). Un film hors norme lent et parfois un peu long (3h18mn) mais je le conseille même si ce film divise les spectateurs. On se demande comment le film va se terminer néanmoins. Nous étions 5 à la séance de 11h au Lucernaire salle 1 bons fauteuils récents ouf !
Avis publié par Isabelle le 18 mai 2023
Un autre monde, une ambiance désuète, des souvenirs d'enfance... Celui où on prenait le temps de cuisiner, de cirer ses chaussures, de faire du café avec une bouilloire mais aussi l'aliénation d'une femme au foyer à des taches ménagères répétitives quasi rituelles et la prostitution, comme si elle allait de soi pour survivre et élever son fils... Les relations mère fils sont inaffectives et la vie de Jeanne Dielman totalement asociale... Le spectateur reste captivé malgré la longueur et le caractère statique du film jusqu'à la chute finale quelque part inattendue...
Avis publié par Clara F. le 30 avril 2023
Trois heures trente de plans fixes pour filmer en temps réel une femme quasi mutique qui réifie tout : son fils, son existence quotidienne, son corps, jusqu'à ce que la vie vienne troubler cet ordre mortifère sans que l'on sache si c'est le plaisir, l'humiliation, le dégoût ou tout cela ensemble. Deux scènes s'ensuivent, extraordinaires : dans l'une Delphine Seyrig en pelant des pommes-de-terre tente de reprendre le contrôle d'elle-même à travers les objets, et dans l'autre cirer une paire de chaussures devient un acte à l'érotisme incontrôlé. La radicalité de la forme donnée par Chantal Akerman s'appuie sur l'intelligence du propos et la qualité de la réalisation: de beaux éclairages, de beaux décors, de beaux cadrages avec une caméra fixe placée assez bas ce qui met le spectateur en situation d'objet comme tout ce qui approche cette femme. Et par Delphine Seyrig dont la performance laisse pantois/e. Comment ne pas être saisi/e quand son visage se détend enfin, redevenant beau et vivant. Quelle actrice, quelle artiste, et quelle femme !
Avis publié par matti jarvinen le 20 avril 2023
D'un côté les détracteurs obstinés qui ne veulent rien savoir, de l'autre les sympathisants qui font l'effort de justifier leur point de vue.
Le film est impressionnant de maîtrise. Delphine Seyrig est plus que remarquable.
Maintenant, que Chantal Akerman soit portée aux nues et située par les votants du "poll" de Sight and sound au-dessus de Dreyer, Hitchcock, Chaplin, Keaton, Lang, Ford, Godard ou Pialat... cela semble bien discutable, mais après tout pourquoi pas ? Je serai beaucoup plus ferme en ce qui concerne le film de C. Sciamma, classé au 30ème rang. Rendez-vous en 2032.
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Suite à sa récente intronisation au sommet de la prestigieuse liste des 100 plus grands films de tous les temps par une revue de référence, ce film fascinant, splendide et percutant ressort dans une somptueuse version restaurée.
5 avis sur Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles
Avis publié par Tessel le 9 octobre 2024
J'ai vu le film à sa sortie en 76 et ne l'ai pas revu depuis; je n'irai donc pas vous décrire en détail telle ou telle scène; mais une chose est sure, il ne m'a jamais quitté l'esprit en tant qu'un des films les plus fascinants qu'il m'ait été donné de voir. Un rêve ordinaire, pas un rêve fantastique comme on en voit la plupart du temps au cinéma, un rêve banal du quotidien. Une abstraction de cinéma. Unique en son genre unique. Un chef d’œuvre.
Avis publié par MADDALUNO le 1er juin 2023
Trois jours de la vie d'une veuve vivant avec son fils dans un appartement de Bruxelles. Film étonnant qui montre la vie de tous les jours de cette femme qui pourrait être nous-même avec les tâches du quotidien et leur routine : petit-déjeuner, vaisselle, toilette, repas, faire son lit et même faire de la prostitution une fois par jour pour améliorer son pouvoir d'achat. Très peu de dialogues entre le fils et la mère, quelques scènes en doublon mais intéressant de voir le sens du détail par des plans fixes de 5 minutes, on voit Delphine Seyrig allumer, éteindre les pièces, fermer les portes, prendre l'ascenseur, faire ses courses dans des petits commerces de quartier, on la voit tricoter, boire un café au bar du coin, moudre son café avec un moulin électrique puis la technique pour faire un bon café (un peu d'eau chaude pour faire gonfler la mouture, puis en ajouter un peu plus, etc...). Un film hors norme lent et parfois un peu long (3h18mn) mais je le conseille même si ce film divise les spectateurs. On se demande comment le film va se terminer néanmoins. Nous étions 5 à la séance de 11h au Lucernaire salle 1 bons fauteuils récents ouf !
Avis publié par Isabelle le 18 mai 2023
Un autre monde, une ambiance désuète, des souvenirs d'enfance... Celui où on prenait le temps de cuisiner, de cirer ses chaussures, de faire du café avec une bouilloire mais aussi l'aliénation d'une femme au foyer à des taches ménagères répétitives quasi rituelles et la prostitution, comme si elle allait de soi pour survivre et élever son fils... Les relations mère fils sont inaffectives et la vie de Jeanne Dielman totalement asociale... Le spectateur reste captivé malgré la longueur et le caractère statique du film jusqu'à la chute finale quelque part inattendue...
Avis publié par Clara F. le 30 avril 2023
Trois heures trente de plans fixes pour filmer en temps réel une femme quasi mutique qui réifie tout : son fils, son existence quotidienne, son corps, jusqu'à ce que la vie vienne troubler cet ordre mortifère sans que l'on sache si c'est le plaisir, l'humiliation, le dégoût ou tout cela ensemble. Deux scènes s'ensuivent, extraordinaires : dans l'une Delphine Seyrig en pelant des pommes-de-terre tente de reprendre le contrôle d'elle-même à travers les objets, et dans l'autre cirer une paire de chaussures devient un acte à l'érotisme incontrôlé. La radicalité de la forme donnée par Chantal Akerman s'appuie sur l'intelligence du propos et la qualité de la réalisation: de beaux éclairages, de beaux décors, de beaux cadrages avec une caméra fixe placée assez bas ce qui met le spectateur en situation d'objet comme tout ce qui approche cette femme. Et par Delphine Seyrig dont la performance laisse pantois/e. Comment ne pas être saisi/e quand son visage se détend enfin, redevenant beau et vivant. Quelle actrice, quelle artiste, et quelle femme !
Avis publié par matti jarvinen le 20 avril 2023
D'un côté les détracteurs obstinés qui ne veulent rien savoir, de l'autre les sympathisants qui font l'effort de justifier leur point de vue.
Le film est impressionnant de maîtrise. Delphine Seyrig est plus que remarquable.
Maintenant, que Chantal Akerman soit portée aux nues et située par les votants du "poll" de Sight and sound au-dessus de Dreyer, Hitchcock, Chaplin, Keaton, Lang, Ford, Godard ou Pialat... cela semble bien discutable, mais après tout pourquoi pas ? Je serai beaucoup plus ferme en ce qui concerne le film de C. Sciamma, classé au 30ème rang. Rendez-vous en 2032.
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