Julia

Secoué en permanence par une houle nauséeuse, le monde selon Julia ne connaît pas vraiment la terre ferme. Entre des nuits d’ivresse et de prostitution et des journées guère plus sobres, à tenter de tenir droite sur ses talons aiguilles, cette quarantenaire alcoolique perd de plus en plus le fil de sa vie. Malgré l’expression peu avenante que Julia affiche lors d’une réunion d’Alcooliques Anonymes, Elena lui met le grappin dessus en lui racontant son histoire. Cette jeune femme d’origine mexicaine lui demande de l’aider à kidnapper son fils, placé chez son grand-père, un homme riche et influant qui refuse tout contact du garçon avec sa mère. D’abord sceptique, Julia finit par accepter la proposition copieusement rémunérée d’Elena. Mais l’enlèvement ne se déroulera pas vraiment dans les conditions prévues et Julia part seule sur la route avec l’enfant en direction du Mexique.

Découvert avec La vie rêve des anges qui connut un succès international, Erick Zonka s’est fait attendre (10 ans !) avant de revenir sur nos écrans. Tourné aux Etats-Unis et influencé par l’univers de John Cassavetes (on pense notamment à son film Gloria), Julia dresse le portrait sensible et émouvant d’une femme borderline, magnifiquement incarnée par Tilda Swinton. Zonka confirme ici ses talents de directeur d’actrices, qu’il filme avec rudesse et amour.