Juliette au printemps

Juliette, créatrice de dessins pour enfants quitte la capitale pour visiter sa famille en province... elle y retrouve son père, sa mère sa soeur aînée et sa famille... il y découvre également un lourd secret de famille enfoui au plus profond de ses souvenirs... un film tendre et émouvant drôle par moment malgré quelques longueurs.

Fresque familiale certes un peu fantasque mais attendrissante et agréable à suivre.

Je ne contredirai pas Patrick sur le fait qu'Annie Colère était un cran au-dessus dans la grâce de la réalisation combative. Cependant, je le trouve quelque peu sévère. Oui, le troisième tiers du film, après la révélation du secret de famille, est davantage dramatisé que le début, mais tout l'art de Blandine Lenoir consiste à filmer cette famille comme si de rien n'était, car "tout va bien", n'est-ce pas, quand les proches sont dans le déni d'une dépression qu'ils ne supportent pas. Et ils ont de bonnes raisons de ne pas la supporter, car ce serait tout leur édifice factice de vie qui s'effondrerait s'ils se confrontaient aux causes bien cachées dans cette famille si accueillante. Et c'est par petites touches que la réalisatrice nous fait sentir ces failles souterraines, jusqu'au moment où... car la volonté de savoir nichée inconsciemment au coeur de la dépression fait ressurgir les émotions vraies. Finesse et sensibilité de la réalisation portée par une équipe de comédiennes et comédiens qui parlent vrai.

Une adaptation plutôt ratée d'un roman graphique où il est question de dépression, d'une famille séparée et traumatisée par un événement qui reste caché pendant les deux tiers du long-métrage, permettant ainsi au troisième tiers de s'incarner davantage et de surtout donner naissance à des séquences qui sortent de l'accumulation des clichés précédemment affichés : vieux père aux blagues éculées, mère artiste fantaisiste, grand-mère à la maison de retraite et sœur mal dans son couple. L'ensemble est dépareillé sans que les différents personnages soient réellement écrits, donc sujets à un minimum d'intérêt.
C'est dommage car nous avions plutôt apprécie le film précédent de Blandine Lenoir : Annie Colère, autrement mieux écrit.