Juré n°2

Un Eastwood quelconque. Pour les amateurs de procès télévisés et autres séries judiciaires.

Ce film est bien mais il laisse sans voix quand on arrive à la fin.

C’est loin d’être un bon film. Huis clos systématique, famille heureuse, juré et meurtrier… que faire ? Bah pas grand chose !

Un thriller tourné en huis clos dans une salle de tribunal américain où un homme est accusé du meurtre de sa copine... Le juré numéro 2 réalise alors que, coupable d'un délit de fuite, il est a l'origine de ce meurtre.... Un film qui interroge les arcanes de la justice mais surtout ses imperfections, la fragilité de l'intime conviction qui peut condamner un homme à tort a un emprisonnement à vie, mais aussi du cas de conscience qui se présente au protagoniste qui préfère taire la vérité pour ne pas briser sa propre vie... sans compter le bémol de l'invraisemblance de cette histoire qui réunit dans une même salle d'audience bourreau et victime....

Film agréable à regarder, malheureusement un peu caricatural, les personnages sont grotesques (ps la gentille femme enceinte qui pleure et qui tricote vs l'homme qui s'inquiète du sort du monde).
Un bon divertissement malgré tout.

Je ne suis pas d’accord avec ces critiques négatives. C’est encore un excellent film de Clint. Peut-être le dernier.

Ce film ne réinvente pas le genre ni ne propose quoi que ce soit en matière de justice. C'est assez plat et la fin tellement cliché...

La crise de conscience d'un juré coupable de l'homicide dont il doit rendre le verdict. Classique et passionnant, Clint Eastwood interroge la morale et les institutions.

La construction du doute se fait lentement au sein d’un jury d’assises qui ne brille pas vraiment par sa sagacité intellectuelle. Oui c’est bien filmé, mais bon que dire…juste qu’au moment où s’achève le film à la toute dernière image, on aurait précisément envie qu’enfin il demarre!

(suite et fin de mon avis)

Seule la "greffière" qui porte un insigne de chérif est vraiment originale, intéressante et a de l'envergure malgré quelques maigres lignes : on aurait vraiment aimé qu'elle prenne une place prépondérante dans le scénario. Si l'intention était de réclamer plus de pouvoir d'enquête pour la justice américaine c'est sur ce type de personnage solidement campé bien que décalé, apportant un renouvellement, qu'il aurait fallu tabler et tout faire basculer. Cela aurait rendu ce film intéressant et novateur, cela l'aurait sauvé.

Au lieu cela on se coltine une juge robotique déjà vue mille fois et une substitut grimaçante, raidie, au regard blasée, peu loquace dont on nous fait lourdement comprendre que seule sa carrière importe avant que sa conscience professionnelle ne la rattrape finalement, et encore, bon gré mal gré.

Le film pourrait tout-à-fait constituer une dénonciation des jurys populaires ou -ce qui revient au même- un plaidoyer pour une justice de magistrats exclusivement. La représentation de la justice américaine que fait Eastwood ici n'est donc pas flatteuse malgré les images d'Épinal qu'il nous propose.

La question étant de savoir si une telle justice "professionnalisée" s'éloigne du postulat démocratique -la justice par le peuple- ou le dépasse comme institution d'arbitrage éclairée par Loi -la justice pour le peuple- dans un contexte de complexification et d'individualisation de nos sociétés.

On peut ainsi faire un comparatif FR/É-U avec "Le Fil" de D. Auteuil sorti en septembre dernier (et toujours projeté) qui illustre sous un angle presque opposé (l'aveuglement d'un avocat) la pertinence de l'intime conviction et l'expérience de magistrats solides. Espérons que Daniel envoie une copie à Clint : notre justice apparaît à certains égards bien plus avancée et démocratique que celle du "Juré n°2".

D'un point de vue cinématographique, on ressort un peu déçu de la facture, des effets visuels et sonores qui tiennent plus du téléfilm que du cinéma. On se demande aussi quelle maîtrise réelle le réalisateur a pu avoir sur le montage. On peut prendre pour exemple la scène de la porte claquée au nez du nourrisson qui dort sur le sein de sa mère : il est tout simplement impensable qu'Eastwood ait pu laisser passer une imbécilité pareille… Le film d'Auteuil paraît tellement plus épais et construit, maîtrisé, vraisemblable, y compris dans les scènes de vie.

Le personnage principal ne suscite ni intérêt ni indifférence tellement il est transparent et banalement lâche. Les personnages de jurés sont caricaturaux : il y a une exagération de leurs traits individualistes en même temps qu'ils sont très -trop- identifiables aux segments communautaires américains. Eastwood cherche-t-il à dénoncer ce communautarisme individualiste ? Le détective priorisant son serment policier en est-il la preuve ou l'antithèse ?

La démonstration n'est ni finement pensée ni réussie : on a l'impression qu'Eastwood méprise tout simplement ces jurés et ces magistrats, avec une prime au détective qui abat son insigne comme on abattrait un joker sur une table de poker, à défaut de le jeter à la face de la juge elle-même. Policier justicier un jour, policier justicier toujours ? C'est un peu faiblard.

Seule la

J’en sors. C’est un film formidable. La caméra est classique, très fine, accompagnant parfaitement l’impeccable jeu des acteurs. Le procès est mené avec brio. On suit ce thriller en retenant son souffle. J’ai adoré. Du grand Eastwood.

"notre système de justice n'est pas parfait mais c'est le meilleur qu'on ait" : sur ces bonnes paroles , Clint Eastwood questionne avec esprit et humour aussi l'ambivalence des comportements humains, entre manipulation, vérité et mensonge, addictions, innocence, culpabilité, bien et mal, intérêt personnel vs intérêt général. Le final est surprenant.

Toni Collette et Nicholas Hoult s'étaient fait remarquer dans "Pour un garçon" ("About a Boy", 2002), où Collette jouait le rôle d'une mère dépressive, et Hoult celui de son fils (il avait douze ans à l'époque).
Ici, ils se trouvent opposés d'une tout autre façon, et c'est cette dynamique qui crée le véritable suspens d'un film qui autrement aurait pu traîner un peu.
Un critique a évoqué, de façon ironique, les "douloureux flash-back qui embrument les yeux bleus de notre ami". Mais, personnellement, j'ai trouvé que ces éléments du scénario étaient vraiment réussis : ils révèlent tantôt un peu plus, tantôt un peu moins, de ce qui s'était passé (ou pas...), et contribuent de ce fait aux incertitudes qui créent le suspens.
Je tire mon chapeau à Clint Eastwood, 94 ans tout de même !

Pas top Patrick de spoiler le film. Avec vous, on n'a plus rien à découvrir !
Excellent film, notamment sur la psychologie des personnages, très bien montrée. Les films procès sont à la mode, mais là ce n'est pas pesant.
Bravo à Clint Eastwood de continuer de faire de bons films captivants.