Katalin Varga

Reniée par son mari et bannie de son village, Katalin Varga prend la route pour laver son honneur. En compagnie de son fils Orban, elle se lance sur les sombres sentiers de la Transylvanie, en quête de justice et de vengeance. Lors de cet intemporel périple en charrette, son obstination l’amène à découvrir des paysages et croiser des autochtones de plus en plus inquiétants. Mais sa motivation reste intacte et elle entend réparer par le sang le traumatisme fraîchement ressuscité… À la fin de son parcours, elle vit d'ingrates retrouvailles et rencontre les deux hommes qui, onze ans auparavant, l’ont violée…

Premier long métrage du britannique Peter Strickland, Katalin Varga reste sans cesse tendu entre deux polarités. La lumière froide n’empêche pas des couleurs vives et humides, et malgré la diversité des plans, la violence est intelligemment balayée du côté du hors champ. Primé à Berlin par un Ours d’Argent , le son s’organise en un mélange indistinct de sonorités ambiantes, et contribue à créer une temporalité à la fois brumeuse et palpable. Face à de tels procédés, le spectateur se trouve amené à s’interroger sur l’histoire qui se déroule sous ses yeux, sans victimisation ni manichéisme : à l’instar du personnage, faut-il vraiment chercher la rédemption dans la vengeance ?