La Belle Jeunesse

Natalia, 22 ans, sans emploi, vit avec Pedro, son frère cadet, et Irene, la benjamine, chez leur mère Dolores. Divorcée, celle-ci se bat pour assurer leur quotidien et leur éducation, au risque de l’arbitraire. Outre les virées en bande, garçons d’un côté et filles de l’autre, et la distribution de ses CV, Natalia trouve un peu de rêve et d’amour auprès de Carlos, 24 ans, employé dans le bâtiment, et dont la mère, Rosa, est quasi impotente. Pour gagner un peu d’argent, Natalia et Carlos vont jusqu’à tourner dans un porno amateur. Un jour, Natalia se découvre enceinte. Soutenue concrètement par sa mère quand son père se contente de jolies paroles, elle décide de garder l’enfant. Naît Julia. Mais à la suite d'un arrêt maladie après une altercation, Carlos est licencié…

Pour son cinquième film, l’habitué de Cannes Jaime Rosales, sorte de cousin ibérique de Ken Loach, dresse, entre chronique sociale et étude de mœurs réaliste, sur des images usant de tous les supports modernes (smartphone, mini DV, webcam…), le constat désespérant mais profondément humain d’une Espagne n’ayant plus à offrir à sa jeunesse que pauvreté, violence, sexe ou… exil. Les hommes y semblent singulièrement lâches ou irresponsables sous leurs airs machos et leur totale incommunicabilité.