La Chute de la maison Usher

Alerté par Lord Roderick Usher, inquiet de la santé de sa compagne, Allan, un vieil ami, vient leur rendre visite. Reclus dans un lugubre manoir perdu dans la campagne, Roderick peint sans relâche le portrait de sa jeune femme alors que les séances de pose l'épuisent de jour en jour... Le tableau semble absorber toute l'énergie vitale de Lady Madeline. « C'est là qu'elle est vivante ! », s'écrie l'homme. Une illumination mortifère, qui entraînera la chute de la maison Usher.

Adaptant deux nouvelles d'Edgar Poe, celle du même nom et Le Portrait ovale, Jean Epstein questionne le langage cinématographique jusqu'à en faire un film manifeste. Baigné dans une atmosphère sombre et énigmatique, structuré par des plans vertigineux, le film se développe dans une poétique des vitesses, entre ralenti et accéléré. Si Epstein, assisté par le jeune Luis Bunuel, porte le fantastique à son paroxysme, l'influence de l'expressionnisme allemand y est prégnante. La Chute de la maison Usher s'inscrit dans un double programme et sera suivi du Tempestaire (1947), court-métrage testamentaire du cinéaste.