La Classe ouvrière va au paradis

Lulù Massa est un ouvrier modèle. Rapide et efficace, il est cité en exemple par ses supérieurs. Ses prouesses techniques lui valent la haine de ses collègues syndiqués, dont il méprise par ailleurs les revendications. Un jour, il est victime d’un accident de travail et se coupe la phalange. Par solidarité, les ouvriers de son usine se mettent en grève et contestent les mesures de sécurité mises en place par leurs patrons. Lulù interroge alors ses idéaux et décide de s’impliquer dans la lutte ouvrière. Peu à peu, l’ancien « jaune » devient un syndicaliste extrémiste. En se rapprochant des gauchistes, il finit par être licencié… Mais son nouveau combat vient à peine de commencer.

Primé par la Palme d’Or en 1972, La Classe ouvrière va au paradis s’inscrit dans une trilogie politique. Lancé après la célèbre Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970), ce deuxième opus surprend par sa vigueur. Excessif et déroutant, le film porte un regard éclairé sur les classes ouvrières italiennes. Selon le spécialiste Jean A. Gilli, Elio Petri est l’un des « analystes les plus lucides et les plus désespérés de la schizophrénie contemporaine. » Parmi les principales qualités du long métrage, nous pouvons également souligner l’interprétation de Gian Maria Volonte, ainsi que les troublantes partitions d’Ennio Morricone.