La Comédie de Dieu

Monsieur Jean de Dieu est la cheville ouvrière du "Paradis de la glace", considéré comme le meilleur commerce du genre à Lisbonne. Cet homme à l'aspect sévère, quasi religieux, se montre plein d'attentions à l'égard des jeunes filles qui constituent le personnel de l'établissement. A son domicile, sa principale occupation consiste à classer dans un album qu'il qualifie de "Livre des pensées" des sachets renfermant des poils pubiens féminins. La venue d'un glacier parisien, dénommé Antoine Doinel, en vue d'une éventuelle association, marque une parenthèse dans ce quotidien. Au lendemain de sa visite, l'attention de Jean de Dieu est attirée par une jeune cliente, Joaninha, la fille du boucher voisin, âgée de quinze ans. Contre toute prudence, il lui propose de le rejoindre chez lui la nuit suivante. Là, il déploie, selon un rite des plus particuliers, toute sa panoplie "de séduction ; ainsi invitera-t-il" l'adolescente, au reste nullement effarouchée, à prendre un bain dans soixante litres de lait achetés dans ce but précis. Il s'avèrera, cette fois, qu'il est allé trop loin...

OEuvre insolite, le film de Joao César Monteiro a obtenu le Grand Prix du Jury au Festival de Venise 1995. Goût de la dérision et du paradoxe, répliques d'une ironie mordante, non-conformisme et provocation font de cette Comédie de Dieu une véritable curiosité. On touche là aux limites du surréalisme, dans la tradition du cinéma ibérique.