La Demora

Maria vit dans un petit appartement de banlieue avec ses deux enfants et son père, dont la santé et la mémoire vont de plus en plus mal. En sa qualité de prestataire de services pour une entreprise textile, cette femme endurcie par la vie n’a pas les moyens d’assumer de telles responsabilités et semble s’approcher à grands pas d’une catastrophe personnelle. En effet, Maria fait feu des quatre fers pour faire prendre en charge le malade mais aucune solution alternative ne se présente… À force de se battre seule, elle sombre malgré elle.

Bien que l’intrigue de La Demora puisse laisser penser que le nouveau long-métrage de Rodrigo Plà se présente comme un mélodrame, le style épuré du réalisateur lui permet d’éviter l’écueil du sentimentalisme. À l’instar des tonalités grisâtres qui parsèment les décors du film, la narration synthétique de Pla cherche sans cesse à garder la bonne distance avec les personnages, de sorte que le propos du film – que d’aucuns pourraient juger quelque peu polémique – s'en tient à dépeindre les déboires de deux êtres dépassés par la vie.