La Dernière fois que j'ai vu Macao

L’enquête commence sur Cindy, un Drag queen, chantant You Kill Me façon Jane Russel dans Macao de von Sternberg (1952). Puis la voix d’un détective débarquant dans cette même Macao à Noël nous explique que Cindy, vieille amie, l’a appelé au secours car elle se sentait menacée par une certaine Tai Tai Lobo (madame Lobo). Dès lors, respectant au plus près les codes du film noir (voix narrative, femme fatale insaisissable, ombres et lumières crues, intrigue autour d’une cage à oiseau…), les deux réalisateurs nous offrent, dix ans après sa rétrocession (handover) à la Chine - concluant 400 ans de colonisation portugaise - une visite de cette ville labyrinthe, où ils naquirent pour ne plus revenir 30 ans durant. Fiction et réalité se nourrissent mutuellement tandis que défilent les lieux délabrés ou recyclés, les néons et les pétards, les chiens et chats envahissant tout, des gondoliers chantants…

Ce documentaire narquois, détournant images et bande sonore, a été multiprimé dans le monde entier et réserve une fin pour le moins inattendue et apocalyptique, rappelant le cultissime En quatrième vitesse de Robert Aldrich (1955).