La Fabrique des sentiments

A l’approche de la quarantaine, Eloïse souffre de plus en plus d’être célibataire. La solitude semble être la seule faille dans la vie bien carrée de cette femme pourtant séduisante, et apparemment forte, qui, en tant que clerc de notaire, bénéficie d’une situation professionnelle très confortable. Elle décide de s’inscrire à des séances de speed dating, sans être vraiment convaincue par ce mode de rencontre forcé et superficiel, et revoit deux hommes croisés là-bas : Jean-Luc, qui lui plaît et avec lequel elle commence prudemment une relation, et André, dont le pessimisme ne la séduit guère mais avec lequel elle devient progressivement amie, lui donnant malgré elle de fausses illusions. Victime de vertiges de plus en plus fréquents, elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer.

Jean-Marc Moutout continue de sonder le monde contemporain en s’intéressant non plus au milieu de l’entreprise (comme dans Violences des échanges en milieu tempéré) mais aux sentiments, tout aussi comprimés par une logique sauvage et inhumaine d’efficacité, de rentabilité que le marché du travail.