La Forêt de mogari

Nouvelle venue parmi le personnel d’encadrement d’une maison de retraite, Machiko découvre un lieu de vie chaleureux, entouré d’une végétation luxuriante qui participe grandement au bien-être des personnes âgées. Discrète, la jeune femme accompagne les activités des pensionnaires et prête attention à l’un d’entre eux, Shigeki, un vieil homme un peu fou qui ne s’est pas remis de la mort de son épouse. Il arrive à ce dernier de s’adresser à Machiko comme si elle était sa femme défunte. Après une soirée difficile, où le vieil homme rejette violemment l’aide soignante de sa chambre, le pensionnaire et la jeune femme vont devenir complices sans doute en raison de la similitude de leur histoire : l’un comme l’autre doivent faire le deuil d’un être cher. Ils réaliseront ce long et douloureux travail ensemble, lors d’une promenade en forêt d’abord joueuse et émerveillée, puis confuse et cauchemardesque jusqu’à devenir catharsique.

Comme dans son précédent film, Shara, la cinéaste japonaise Naomi Kawase désigne ici le cinéma comme le lieu du deuil par excellence. L’absence et la culpabilité causée par la disparition de l’être cher sont mises à l’épreuve des sensations, de la lumière et d’une nature omniprésente aussi foisonnante que violente.