La Harpe de Birmanie

En 1945, après la capitulation du Japon, une compagnie de l’armée vaincue traverse la Birmanie pour tenter de gagner la Thaïlande. En vain : le groupe, cerné dans un village, doit se rendre aux Britanniques. L’un des hommes, Mizushima, joueur de harpe, se voit alors chargé d’avertir de la reddition un détachement isolé poursuivant la lutte en montagne. L’opération se solde par un échec et l’extermination de ces réfractaires. Laissé pour mort, Mizushima se cache sous les habits d’un moine birman, avant d’enterrer les dépouilles de ses compatriotes. L’heure venue du rapatriement des prisonniers, il choisira de demeurer là afin d’honorer la mémoire des disparus.

A l’opposé du traditionnel film de guerre dont il s’inscrit pourtant dans le contexte, un drame profondément humain, nimbé de poésie. La beauté des images en noir et blanc, comportant des plans impressionnants d’amoncellements de cadavres de soldats, vient s’ajouter à la forte empreinte dispensée par cet ouvrage. Révélateur du talent de Kon Ichikawa, La Harpe de Birmanie fut primé au Festival de Venise 1956.