La Mémoire dans la chair

Espagne, 1975. Après quinze ans d’exil, Tomás revient dans son pays natal. À l’heure où le franquisme agonise, les habitudes et les mentalités ne semblent pas, pour autant, prêtes à changer. Les motivations de cet homme déraciné ne sont pas pour l’aider : il est venu enterrer son père, un républicain de première heure qui a fini ses jours en prison. Traumatisé par cette histoire familiale douloureuse, Tomás retrouve une société sclérosée, marquée par de longues années de dictature. Même si empruntées de détresse, ces retrouvailles représentent aussi la possibilité d’une relecture du passé…

La Mémoire dans la chair est le deuxième long-métrage de Dominique Maillet, dont le précédent film remonte à 1995. Comme dans son premier opus, le réalisateur se focalise sur une crise identitaire. Cette fois-ci, le récit prend pourtant un sens éminemment politique, puisqu’il s’agit d’interroger un tournant majeur de l’Histoire espagnole. Particulièrement intéressé par le déclin du franquisme, Maillet s’appuie sur une structure narrative où le passé et le présent s’équivalent et où le rêve et la réalité s’enchevêtrent. Ce pari audacieux se trouve en outre complexifié par le lien symbolique qui unit le destin de Tomás à celui de l’Espagne.