La Pépinière du désert

Deux marocains se lancent dans un pari fou. Ils sont tous deux originaires de Bouarfa, une petite ville située au sud-est du Maroc, et rêvent de construire une pépinière en plein désert. Mostafa, « le vieux », a passé trente ans de sa vie en banlieue parisienne. Pendant toutes ces années, il a connu les nombreux mirages de l’immigration, et éprouvé de grandes difficultés à « s’intégrer ». Mostafa, « le jeune », est devenu paysan dans le désert du Mengoub. Assiégée par la sécheresse, la région s’est progressivement dépeuplée. Face aux inclémences du climat, nombreux sont ceux qui rêvent de partir en Europe... Ensemble, les deux hommes tenteront de créer une alternative à ces départs forcés.

La Pépinière du désert n’est pas le premier documentaire de Laurent Chevallier consacré à l’Afrique. S’attaquant souvent aux problèmes sociaux et culturels du continent (Momo le doyen, Circus Baobab), le réalisateur s’est forgé une réputation de spécialiste. Dans son nouveau film, Chevallier confirme sa philosophie de tournage : son documentaire se présente comme une rencontre avec les deux personnages, dont les caractéristiques nous sont peu à peu dévoilées. Cette primauté de la dimension humaine sur l’aspect proprement créatif donne à ses documentaires une charge émotionnelle très marquée.