La Pie voleuse

La nouvelle comédie dramatique de Guédiguian... une thématique d'actualité sur la vie des nouveaux retraités entre baisse du pouvoir d'achat et la nécessité de trouver d'autres moyens de subsistance, abus de faiblesse des plus vulnérables, solitude avec besoin de trouver du réconfort auprès des aidants, éclatement de la cellule familiale…

Un très joli film, sur l'amour, les rapports femme — homme, parents — enfants et grands-parents petits-enfants, partant d'une dame, magnifiquement joué par Ariane Ascaride, auxiliaire de vie chaleureuse, qui aime énormément son petit-fils et l'écouter du piano (sa grande passion) au point de voler, presque inconsciemment, les personnes dont elle s'occupe. Mais cela finira par être découvert, elle se retrouvera devant un juge d'instruction (Madame Ascaride est très émouvante dans cette scène). Ce film est rempli de la lumière chaude de Marseille, de la musique des cigales et de notes de piano très belles. Les acteurs jouent très bien. Il y a de la poésie et de l'humour aussi.

Ce n'est pas le meilleur Guédiguian, mais c'est un film qui fait du bien, très vrai, sur la vieillesse, ses obsessions, son besoin de présence dans un univers rétrécis. Ariane Ascaride joue toujours juste un rôle non militant et en traînant son caddie, apporte à ses vieux clients l'essentiel de ce qu'ils souhaitent. Les rapports parents/enfants sont plus caricaturaux et le coup de foudre invraisemblable.

Déçue ! R. Guédiguian et A. Ascaride nous ont habitués à mieux. Manque de rythme, ça parait long. Malgré le piano, une bande son aurait pu accompagner certaines scènes. Plaisant de revoir Marseille avec le soleil, la mer, pas trop d'accent, dommage ! Le film n'est pas à la hauteur de la promo et de la bande-annonce. Les dernières min, seules, apportent enfin de l'humour avec J-P. Daroussin.

Ce film peut sembler ne pas être le meilleur de M. Guediguian mais en fait, il est excellent comme d'habitude. Film fin et profond, on décrit le monde des petits, des gens simples. À chaque fois, c'est comme revoir sa famille qu'on n'a pas vu depuis un certain temps. Dès le début du film, on est chez soi, entre nous. On les retrouve avec plaisir et en quittant la salle, on se dit : "la prochaine fois, on se verra plus tôt, promis on s'appelle" en sachant que nous dépendons de cette troupe qui reviendra nous voir quand ils l'auront choisi. Merci à tous ces personnages qui sont un peu nous et qu'on aime.

Curieux de voir cette aide à domicile être aux petits soins pour les personnes âgées, les voler pour payer des cours de piano à son petit-fils. Et ce, alors qu'elle et son mari, joueur invétéré, se sont endettés pour s'offrir une maison avec piscine au-dessus de leurs moyens financiers. Orgueil démesuré et/ou incapacité d'accepter la non-satisfaction de ses désirs. Il ne faudrait pas que ce soit un mauvais exemple pour les soignants (mais cela existe, je l'ai déjà vu...).

Tendresse, justesse… on sort de ce film léger, rêveur… j’irais presque le revoir une seconde fois.
Le rythme est bien posé, on est par moment étonné, le sourire, lui, ne quitte pas nos lèvres…

Un film autour de la symbolique de l'argent dans la famille. Argent comme expression de l'amour d'une grand-mère pour son petit-fils dans l'une des 2 familles et argent comme expression d'une demande d'amour d'un fils à son père dans l'autre. Film sur la vieillesse aussi. Dénouement guimauve