La Révélation

Bien placé pour briguer la présidence de son pays, l’ex-général serbe Goran Duric comparaît au Tribunal International de La Haye pour Crimes contre l’Humanité. En charge de l’accusation, la procureure Hannah Maynard compte sur la véracité des propos de son unique témoin, Alen Hajdarevic. Lorsque la défense prouve que les déclarations de ce dernier s'avèrent mensongères, elle se voit discréditée. Elle se tourne alors vers Mira, la sœur du témoin, qui en sait bien plus sur les crimes de guerre de Duric qu’elle ne veut l’avouer. Prises entre les rouages juridiques et les intérêts politiques internationaux, les deux femmes découvrent que dévoiler la vérité peut s’avérer dangereux.

Primé dans de nombreux festivals européens, ce long métrage aborde un sujet qui reste d’actualité. Le Tribunal International de la Haye s'y trouve décrit de manière extrêmement réaliste, mais la dimension critique du film s’affirme surtout dans le scénario. L’histoire oppose le destin d’une victime de guerre aux enjeux de la politique internationale. Or, plutôt que de nous livrer des discours humanistes, le réalisateur se penche sur des questions délicates et ambivalentes. Pour celui qui témoigne, le tribunal international est sans doute ravageur mais nécessaire. Pour les pays qui le soutiennent, il se présente comme une manière de punir les ennemis mais aussi de couvrir les futurs alliés. La Révélation décrit les traumatismes de l’ancienne Yougoslavie sans faire de concessions.