La Route du tabac

États-Unis, début des années 30. Jadis, les rives du Savannah ont fait la fortune des habitants de la Géorgie, grâce au commerce du coton et du tabac. Pourtant, pendant la Grande Dépression, les anciens de la famille Lester connaissent une toute autre réalité. Jeester, le patriarche, vient de découvrir qu’il doit payer un loyer de cent dollars pour conserver leur misérable propriété. Bien qu’une bonne partie des dix-sept enfants du couple soit déjà partie, certains sont toujours là, comme Dude. Le cadet épouse sister Bessie, qui vient d’hériter d'une belle somme de son défunt mari. De quoi assurer des jours meilleurs ?

Adapté du roman éponyme d’Erskine Caldwell, La Route du Tabac avait connu un énorme succès dans les salles de théâtre américaines, grâce à la mise en scène de Jack Kirkland. Peu relayées par la presse française, des manifestations parties du Wisconsin agitent les États-Unis en ce début de 2011. Pour ceux qui voient en John Ford un simple réalisateur de westerns, la réédition de ce classique « militant » s’avère une excellente occasion de découvrir une page importante de l’histoire américaine. À l’heure où les crises financières aboutissent à des plans de sauvetage controversés, la politique et la culture « yankees » des années 30 nous permettent de remémorer des revendications sociales trop vite oubliées.