La Troisième partie du monde

À l’aéroport de Bordeaux, Emma rencontre François, jeune homme élégant, beau gosse, fasciné par le phénomène astronomique connu sous le nom de « trou noir ». Très vite, ils se retrouvent dans la maison de campagne de celui-ci, dans laquelle amour, sexe et fascination prennent le dessus. Emma est pourtant aussi fascinante que bizarre : paumée et sans passé, sans avenir, elle incarne une sorte de Pandore, déclenchant des « trous noirs » à échelle humaine. Principe actif d’une sorte d’entropie amoureuse, elle fait tout basculer dans le désordre, et François disparaît après une promenade en vélo. Le lendemain, Michel, grand frère de François, arrive à la campagne avec sa femme et son enfant, et apprend la mystérieuse nouvelle…

En toute liberté, Éric Forestier décline dans ce premier long-métrage le scientifique, l’amoureux, le fantastique, l’érotique, sans que jamais le choix du genre ne devienne une contrainte. Les dialogues sont d’un réalisme simple et violent, on passe des banalités quotidiennes à des éclats psychiques surprenants, tandis que les images de l’espace s’articulent dans l’intrigue comme des interludes d’une beauté féroce et riche en couleurs. Clémence Poésy y est littéralement ravissante, et forme avec Gaspard Ulliel un jeune couple qu’une ou deux scènes suffiraient à consacrer. Du très bon cinéma français, par un jeune réalisateur qui en dépit de quelques maladresses peut aller très loin. À ne pas rater !