La Vie devant ses yeux

Amies inséparables, Diana et Maureen sont aussi différentes que proches. La première fait office de « salope » locale, tandis que la deuxième est vierge et chrétienne. Vive, passionnée, Diana rêve de rendre possible une vie bien à elle, selon ses choix. Quelques années plus tard, elle est prof de beaux-arts, mariée à un prof de philo, et habite une belle maison avec leur fille Emma. Elle a donc tout pour être heureuse, hormis les réminiscences d’une tragédie qui la traumatisera à jamais : au lycée, un camarade en mitraillette l’avait coincée dans les toilettes en compagnie de Maureen, ne laissant qu’une d’entre elles en vie…

La haine sidérante des jeunes Américains, revue sous l’angle d’un poétique quelque peu stéréotypé : abusant des couleurs vives, Vadim Perelman nous livre un long-métrage qui peut rendre perplexe. Le scénario, inspiré du roman de la poétesse Laura Kasischke, repose sur une structure facile mais étonnante, intelligente malgré une certaine tentation de l’explication : entre la réalité et l’imagination, il n’y a qu’un pas. Evan Rachel Wood et Uma Thurman épousent avec aisance le rôle de cette jeune femme angoissée, tandis que les dialogues banalisent des sujets parfois philosophiques. De l’intelligence pour grand public en quelque sorte, avec ses qualités et ses défauts !