Lady Jane

Muriel, la cinquantaine, tient une boutique chic à Aix-en-Provence et élève seule son fils. Un jour, l’enfant est subitement enlevé. Plutôt que d’appeler la police, elle fait appel à d’anciens amis marseillais pour l’aider à trouver la rançon demandée par le kidnappeur : François, loueur de bateaux qui est toujours resté amoureux d’elle, et René, gérant de boîtes de nuit un peu magouilleur qui peut lui prêter de l’argent. Mais pourquoi Muriel agit-elle aussi discrètement ? Aurait-elle quelque chose à se reprocher ? Cet événement fait ressurgir les démons du passé de cette femme aujourd’hui embourgeoisée. Les actes militants accomplis par Muriel et ses camarades durant leur jeunesse pourraient bien être à l’origine de cet enlèvement, car ces trois-là n’ont pas oubliés qu’ils avaient un mort sur la conscience.

Le cinéaste marseillais Robert Guédiguian retrouve ici son trio d’acteurs préféré, Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan pour un film poignant sur la vengeance, d’une noirceur et d’une sécheresse totales. Il s’éloigne ici du registre mélo social et populaire pour aborder frontalement les démêlés de l’homme avec sa conscience et questionner avec pertinence les dégâts causés par de comportements auto-justiciers.