L'Aigle de la neuvième légion

En 140 après J.-C., l’Empire romain est déjà installé en Grande-Bretagne. Voulant contrôler leur province, les Latins avaient envoyé la Neuvième Légion au nord de l’île, vingt ans auparavant. Parti avec elle, le père du jeune centurion Marcus Aquila avait disparu. Depuis, aucune trace des 5000 hommes qui composaient l’unité militaire, ni de l’aigle d'or qui leur faisait office d’emblème. Pour se protéger des tribus insoumises qui habitaient l’extrême nord, l’empereur Hadrien a donc fait construire un mur. En bravant les dangers de ces contrées hostiles, Marcus Aquila décide de s’y rendre en compagnie d’Esca, son esclave celte. Pour rétablir l’honneur de son père, le jeune centurion devra affronter les mystères de la région…

Adapté du premier roman de Rosemary Sutcliff, L’Aigle de la Neuvième Légion préserve la portée politique du texte original. Écrit en 1954, le roman était profondément marqué par la montée en puissance de l’empire américain. En effet, la « fiction historique » voulait susciter une véritable réflexion. Dans le troisième long métrage de Kevin Macdonald, la parabole politique se transforme : dans le monde contemporain, la question de l’opposition des cultures semble plus importante que celle de l’« impérialisme ». Le réalisateur met donc l’accent sur les rapports entre Marcus Aquila et Esca. Il ne s’agit pas seulement d’opposer le « maître » à son « esclave », mais de montrer qu’une relation ambiguë se tisse entre les deux.