L'Astragale

Le 11 avril 1957, Albertine, 19 ans, originaire d’Alger, se brise l'astragale, un os du pied, en s’évadant de la prison de Doullens où elle purge une peine de 7 ans pour un hold-up commis avec son amie Marie Lefèvre. Ayant pu ramper jusqu'à la route, elle est secourue par Julien, repris de justice. Ce dernier la cache chez son amie Nini, mère d’une petite Coco (10 ans), à Paris où il est interdit de séjour. Albertine et lui se voient donc rarement, le plus souvent en province où il mène sa vie de voyou. Entre retranscription de sa vie sur un petit carnet, instants de bonheur avec Julien et prostitution pour gagner sa vie, Albertine réapprend à marcher, souffrant plus des absences de Julien que de sa blessure physique. Tandis que la guerre d’Algérie s’intensifie, elle apprend, coup sur coup, que Julien a été arrêté et qu’il a une femme dans sa vie…

Pour son troisième film, Brigitte Sy, dont Les Mains libres (2010) se passait en centrale pénitentiaire, adapte le succès littéraire d’Albertine Sarrazin (1964) 46 ans après la précédente adaptation de Guy Casaril avec Marlène Jobert et Horst Bucholz. Le magnifique noir et blanc, la stylisation des décors, des cadrages et de la lumière restituent l’époque de façon édifiante tandis que Reda Kateb et Leila Bekhti sont très touchants dans cette tragique et authentique histoire d’amour.