L'Atelier

Antoine, adolescent solitaire de La Ciotat, nage seul dans l’eau bleu marine et peaufine sa musculature entre deux jeux vidéo guerriers. Il suit un atelier d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire un roman noir. Olivia, une romancière parisienne reconnue, les encadre. Les jeunes se méfient, pensant qu'elle se fait de l'argent sur leur dos. Olivia a décidé de sacrifier son été parce que cela l’« intéresse » de les aider, par l’écrit, à faire resurgir le passé de leur ville et de son chantier naval fermé depuis 25 ans. Mais cette nostalgie ouvrière indiffère Antoine qui se perd à regarder des vidéos racistes. Ses écrits choquent ses camarades.

Co-scénarisé avec Robin Campillo (120 battements par minute), L’Atelier fut présenté au dernier Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard. Marina Foïs est la seule comédienne professionnelle du film, les jeunes acteurs ayant été recrutés par le biais d’un casting sauvage dans des bars, des clubs de sport ou à la sortie du lycée. Le film se présente comme une réflexion sur les mutations provoquées par les crises économiques et politiques, et leur impact sur la jeunesse d’aujourd’hui : « Ce que nous disent les jeunes de l’atelier, c’est qu’ils refusent d’être assignés à une histoire qui ne peut plus être la leur. Ils sont maintenant confrontés à des problèmes tout autre » explique Laurent Cantet.