Le Cheval de Turin

Le 3 janvier 1889, le célèbre philosophe Friedrich Nietzsche se jeta, en pleurant, au cou d'un cheval d'attelage fatigué subissant les coups de son maître. C'était sur la place Alberto à Turin. Nietzsche perdit ensuite connaissance, n'écrivit plus une ligne et sombra dans la folie. Dans la ferme qui abrite ce cheval, le quotidien est monotone. Le lieu se trouve isolé. Un vieil homme, le cocher, y travaille avec sa pauvre fille. Leurs journées sont faites de rituels silencieux souvent perturbés par les événements naturels et surtout par la mauvaise volonté du cheval qui refuse d'avancer. Ici, l'existence a un étrange goût de désespoir, balayée par un vent froid. Un étranger arrive bientôt qui demande un peu d'eau de vie. Il va tenir un étrange monologue.

Le Cheval de Turin a remporté l'Ours d'Argent au festival de Berlin en 2011 et a aussi été sélectionné comme candidat de la Hongrie pour l'Oscar 2012 du film étranger. Selon le réalisateur Bela Tarr, il s'agit de son dernier film après dix longs-métrages. L'œuvre dure presque deux heures et demie mais n'est composée que de 30 prises, soit une moyenne de 5 minutes par plan. Pour Bela Tarr, c'est l'occasion d'aborder le thème de la fin du monde sur un mode très particulier, discret et poétique.