Le Disciple

Veniamin, un adolescent beau et charismatique, devient un chrétien radical. Sa foi est folle et fait peur. À grands renforts de citations de la Bible, apprises par cœur, et hurlées à ceux qui tentent de le raisonner, il condamne les faibles, les lâches, les tièdes. Il reproche à sa mère d'avoir pêchée en divorçant. Il peste contre les filles qui s'exhibent à la piscine en bikinis. Il est également homophobe et exècre ceux qui se cachent et ceux qui assument leur sexualité. Il s'en prend également aux prêtres orthodoxes qui ont failli à leur mission et aux professeurs, incapables selon lui de transmettre les « bonnes valeurs ».

Kirill Serebrennikov a choisi d’adapter une pièce de l’auteur Marius von Mayenburg qui remet en question la religion : « Le film montre que la religion est une forme de manipulation, utilisée par un jeune homme pour manipuler ceux qui l’entourent. » L’utilisation récurrente du plan-séquence renforce cette idée de duel entre l’élève et le reste des adultes. Présenté au Festival de Cannes 2016, Le Disciple a remporté le prix François-Chalais qui récompense chaque année le « film qui [traduit] au mieux la réalité de notre monde. »