Le Hussard sur le toit

En 1832, un jeune aristocrate italien, Angelo Pardi, membre des carbonari opposés à la domination autrichienne dans la péninsule, vit à Aix-en-Provence. Traqué jusqu'en France, il se réfugie à l'intérieur du pays où sévit une épidémie de choléra qui fait des ravages dans la population. Avec la vaillance qui lui est propre, indifférent au péril, Angelo s'efforce de sauver les victimes du mal qui se propage à un rythme foudroyant. Au cours de ce macabre périple, il fait la connaissance d'une jeune femme, Pauline de Théus, épargnée par la contagion. Celle-ci, pour des raisons qu'elle tient d'abord secrètes, veut rejoindre sa propriété, au-delà de Manosque. Angelo s'offre, et l'oblige littéralement, à l'accompagner dans cette randonnée rendue hasardeuse par les troupes, dépêchées sur place, qui interdisent tout déplacement dans les contrées touchées par le fléau. Pauline, au fil des dangers, se montre digne de son compagnon. Un grand amour informulé se dessinera entre ces deux êtres d'exception...

Voici quarante ans, depuis une première adaptation envisagée par René Clément avec Gérard Philipe dans le rôle titre, que les cinéastes rêvaient de porter à l'écran le magnifique roman de Jean Giono. Jean-Paul Rappeneau, après son Cyrano de Bergerac, a enfin réalisé ce projet, avec une maîtrise dans la mise en scène et un sens du récit dramatique qui devraient rallier tous les suffrages. L'évocation de l'épidémie aux effets éprouvants, comme la "traque" dont Angelo fait l'objet (moins développée dans le livre) sont le prétexte d'images impressionnistes. Le réalisateur, pour donner plus de véracité à son personnage, a fait volontairement appel à un comédien encore peu connu du public, Olivier Martinez, un jeune premier dont on reparlera certainement. Une incontestable réussite.