Le Jour de la grenouille

Alors qu’elle vient de perdre sa mère alcoolique et de quitter son compagnon, Anna, archéologue aussi passionnée par son métier que fermée à son entourage, recherche une sépulture comme Achab pistait Moby Dick. Sceptique, son supérieur lui impose un collègue reconnu : Peter Morel. Tout sépare ces deux-là. Un jour, le site s’effondre sur eux. Extraits, ils sont emmenés à l’hôpital, Anna dans le coma. Dans son sommeil, elle reparcourt sa vie, l’archéologue de l’âme faisant écho à l’archéologue de métier : la crypte des fouilles suintant d’eau la renvoie-t-elle à sa filiation ratée avec sa mère ?… Sa quête d’une tombe “tournée vers l’Est” à la recherche de sa vérité intérieure ?… La rencontre d’un cerf en forêt ou gisant dans une tombe à une invitation à changer de monde ?… Autrement dit, tandis que Pierre la veille et prend conscience qu’il tient à elle, Anna se réveillera-t-elle métamorphosée ou “passera-t-elle” de l’autre côté ?

Tourné avec un matériel léger et la caméra à l’épaule, ce premier long-métrage de Béatrice Pollet, “traite“, dixit la réalisatrice, “de la mémoire, de la vie réelle et de celle qu’on garde en nous, d’une histoire d’amour qui n’aurait pu arriver normalement”. Il a reçu le Prix de la Fondation Beaumarchais et le Prix du Public au festival International du film de la Roche-sur-Yon (2011).