Le Quattro volte

Située à l’extrême sud de l’Italie, la Calabre arbore une nature rustique et pittoresque. Présentée comme une région primitive et spirituelle, elle devient le décor de quatre épisodes différents. Dans le premier, un vieux berger vit ses derniers jours entre les pâturages et la traite. Pour répondre à cette « mort annoncée », un deuxième épisode nous montre la naissance d’un chevreau, ainsi que ses premiers pas dans la campagne. Ensuite, c’est l’évolution d’un arbre qui nous est présentée, au fil des quatre saisons. Pour finir cette fresque poétique, nous revenons aux activités humaines, avec les différentes étapes du commerce du charbon.

Présenté au dernier Festival de Cannes, le nouveau long métrage de Michelangelo Frammartino provoqua de nombreux commentaires. En effet, le film présente de nombreuses particularités, qui passent difficilement inaperçues. Se libérant de ce qu’il appelle un « dogme » du cinéma, le réalisateur italien nous livre des plans-séquences vides de toute figure humaine. Le film nous invite ainsi à mieux cerner cet espace sauvage et mystérieux, sans pour autant sombrer dans la simple contemplation de la nature. Organisée de manière cyclique et classique, la trame de Le Quattro volte obéit à une logique causale assez décalée, qui permet au réalisateur d’envisager la thématique du cycle vital de manière originale.