Le Roi des Aulnes

Géant juvénile, Abel Tiffauges aimait les enfants dont il partageait les rêves et l'univers. Il attendait un signe. Il vint, avec la guerre, lui apportant une captivité libératrice. Dans la Prusse nazie, Abel le Français ne découvrit que le charme des immenses forêts peuplées d'êtres et d'animaux magiques. Il y retrouva surtout les enfants, vivant au milieu des bois dans une puissante forteresse. Leur vie lui parut si belle qu'il accepta d'aller en recruter d'autres dans les campagnes voisines. Les paysans cachaient leurs petits, l'appelaient l'Ogre, lui qui se voulait "porteur d'enfants". Il ne comprit que trop tard à quel destin guerrier ces jeunes étaient formés par la seule volonté d'un monstre au pouvoir immense. Déjà, l'"Ennemi" cernait la forteresse, commençait le massacre. Un enfant sur son dos, Abel Tiffauges s'avançait vers les marais où se fondent mondes réels et imaginaires...

Pour son film, le réalisateur du Tambour s'est inspiré de l'ouvre fameuse de Michel Tournier, Prix Goncourt 1970. Présenté dans la Sélection du Festival de Venise 1996, comme l'écrit l'auteur lui-même, il s'agit là de l'histoire "d'un pauvre géant... un ogre affamé de tendresse, myope et visionnaire, joignant sans cesse ses énormes mains en berceau pour y recueillir quelque petit enfant".