Le Soldat dieu

En 1940, le lieutenant Kurokawa rentre de la guerre Sino-japonaise complètement détruit physiquement et psychiquement : il a perdu ses bras, ses jambes, l’usage de la parole et est hanté par les horreurs (notamment un viol) qu’il a commises. Accueilli en héros, couvert de médailles, il réintègre son foyer. Son épouse, Shigeko, arrive à surmonter son effroi et son désespoir pour s’occuper de lui et fait preuve à son égard d’une grande patience : docile, elle cède à toutes ses exigences sexuelles et alimentaires (elle lui donne sa part de soupe) bien que la nourriture se fasse très rare. Ce rapport de soumission réciproque crée une tension de plus en plus forte au sein du couple.

Huis clos, Le Soldat Dieu propose une critique virulente de la guerre en exposant sans ménagement ses ravages. Le film analyse également, à travers ce prisme cru et violent, les relations de pouvoir entre homme et femme dans le Japon des années 40. Une rétrospective est consacrée à Koji Kawamatsu à la Cinémathèque française jusqu’au 9 janvier : l’occasion de découvrir des films plus rares et anciens de ce cinéaste de l’underground et de la nouvelle vague japonaise qui débuta dans les années 60 et imposa un cinéma politique et esthétique fort.