Le Voyage du ballon rouge

Jeune chinoise étudiant le cinéma à Paris, Song devient la baby-sitter de Simon, un petit garçon calme qu’elle commence à filmer dès son premier jour de garde. Accaparée par le nouveau spectacle de marionnettes qu’elle prépare, la mère de l’enfant, femme fantasque un peu paumée, a peu de temps pour s’occuper de son fils. Quand elle croise l’emploi du temps de Song et de Simon, c’est souvent de manière imprévisible et un peu chaotique, perturbée qu’elle est par les problèmes qu’elle rencontre avec l’ami à qui elle loue l’appartement juste en dessous du sien. Une mélancolie toute contemplative se dégage de ce quotidien flottant, à l’image de ce ballon rouge qui traverse sans cesse le film, à la fois fil conducteur du projet cinématographique de Song, mais aussi discret motif affectif d’une enfance marquée, en creux, par l’absence.

Le cinéaste taïwanais Hou Hsiao Hsien – dont c’est le premier film français - rend ici non seulement un bel hommage au film d’Albert Lamorisse, Le Ballon rouge, mais signe aussi et surtout un film bouleversant sur la façon dont son cinéma – et plus largement le cinéma - s’origine dans l’enfance.