Les Belles Créatures

Fondé sur des études montrant que la violence régit de plus en plus les rapports entre les jeunes Islandais, Les Belles Créatures met en scène un quatuor de jeunes subissant maltraitances familiales, démission des parents souvent séparés ou encore harcèlement scolaire. La barque est donc chargée et les premiers instants du récit n'ont pas l'air de vouloir nous épargner les agissements des quatre garçons pour lesquels il est d'abord difficile d'éprouver une quelconque compassion.
Heureusement le cinéaste sait construire son film, y adjoindre une dimension fantastique et onirique qui cadre assez bien avec le décor et étoffer au moins trois des personnages. Les jeunes comédiens tous amateurs sont impeccablement dirigés et apportent un côté charnel, presque sexuel, aussi inattendu.
Quoique imparfait par endroits, sans doute un peu trop long, multipliant trop les scènes de bagarre ou de défonce, Les Belles Créatures finit par trouver son rythme de croisière et ainsi nous embarquer.

Un drame islandais sur la déshérence des jeunes... ces jeunes issus de "single parent families" sans repère maternel grandissent dans la violence, la révolte, souvent en bandes organisées qui entretiennent de violents rapports de force et terrorisent voire harcèlent les membres qui en sont exclus... le harcèlement revêt alors différentes formes... humiliation, sévices physiques sexuels et autres, moqueries, volonté d'annihiler l'autre, de l'anéantir dans son identité profonde jusqu'à ce que certains finissent par être acceptés dans leurs cercles... un phénomène malheureusement mondial judicieusement décrypté dans ce film.