Les Bureaux de Dieu

Par les portes d’un ascenseur, on monte dans les « bureaux de dieu ». Dans ce Planning familial, des femmes de tout âge et de toutes origines viennent chercher de l’aide auprès de ces conseillères attentives et débordées. Une patiente, par exemple, a peur d’être enceinte et de se faire traiter de « pute » par sa mère. L’autre a perdu ses pilules, qu’elle doit cacher sur les boîtes à lettre de son immeuble. Écrit à partir de scènes réelles observées dans un vrai centre, le scénario décline plusieurs cas, plusieurs femmes, plusieurs inquiétudes. Entre la bureaucratie et l’intimité, apparaît ainsi un espace scénique tabou, dans lequel des femmes évoquent des problèmes littéralement vitaux.

Dans ce film d’actrices, il s’agit de mettre à la lumière du jour des problèmes féminins négligés par le machisme intégré de notre civilisation : le rapport au corps, à la sexualité, à la reproduction, et les possibilités d’en parler. Pour le faire, l’expérimentée Claire Simon fait appel à des procédés documentaires assez bruts : caméra à l’épaule et prises de son disparates lui permettent de reconstituer une ambiance « centre de Planning familial » assez étudiée. Néanmoins, les situations, les dialogues, les « témoignages » des patientes laissent souvent à désirer, par la répétition des tons, ou encore, par l’utilisation des archétypes. Le propos est donc courageux, l’intention, des meilleures, mais les qualités du film trébuchent sur un acharnement réaliste que la plus grande partie des actrices n’arrive pas à surmonter. À vérifier…