Les Milles

En 1940, au "Milles", village proche d'Aix-en-Provence, l'armée française prend ses quartiers dans une ancienne briquetterie pour y interner des apatrides, de nationalités diverses, réfugiés dans notre pays afin d'échapper au régime nazi. Au nombre de ceux-ci : des artistes, des intellectuels notoires. Le commandement du camp est confié au capitaine de réserve Perrochon, ex-combattant de la guerre de 1914. Celui-ci ne considère d'abord ces étrangers que comme des prisonniers, mais, devant l'avance foudroyante des forces allemandes, prend conscience du droit d'asile qu'ils ont acquis au regard de la France. Enfreignant les consignes de la hiérarchie, indifférente et prête à livrer ces fugitifs à l'envahisseur, il prend sur lui de réquisitionner un train du dépôt de Marseille pour les transporter jusqu'à Bayonne, d'où un navire les conduira à Casablanca. Demeurant aux "Milles", d'où il dirigera l'opération, il confie la responsabilité du convoi à son second, le capitaine Moinard, réticent au départ devant cette insubordination...

Un épisode méconnu de la Deuxième Guerre Mondiale dont on peut s'étonner, étant donnés son intérêt et ses ressources spectaculaires, qu'on ait tant tardé à l'exploiter à l'écran. Tiré du roman de Jacques Mondoloni Les Milles, ce premier long-métrage de Sébastien Grall, se distinguant par la qualité de son interprétation, constitue indéniablement un des pôles d'attraction de la "rentrée".