Les Proies

Une homme roule dans une région perdue et rocailleuse de l’Espagne, bien décidé à rejoindre la maison de son ex-compagne, qu’il veut reconquérir. Il fait la connaissance dans une station service d’une jeune femme qu’il repère en train de voler. Celle-ci le drague et Quim ne se fait alors pas prier pour une séance de culbute dans les toilettes, ne se doutant pas que sa partenaire en profite pour lui piquer son portefeuille. Reparti sur la route quelque peu excédé, il devient la cible de tirs mystérieux qui visent délibérément sa voiture. Mais où se planquer quand l’ennemi est invisible, caché dans les montagnes ? Dans sa fuite désorientée, Quim voit apparaître sur son chemin un homme qui semble le menacer avec un fusil. Il n’hésite pas alors à lui foncer dessus. Puis, il retrouve par hasard la voleuse de la station service et tente avec elle de quitter indemne cette maudite forêt mais, hélas, les deux jeunes gens s’y enfoncent et s’y perdent de plus en plus…

Les Proies fait d’abord penser à Délivrance pour le côté « campagne profonde peuplée de dangereux dégénérés » avant d’évoquer – en beaucoup moins bien - le cinéma de Gus Van Sant : l’errance de deux personnages dans la nature rappelle Gerry puis l’assimilation de cette chasse à l’homme au dispositif des jeux vidéo fait immanquablement penser à Elephant. Le tout, beaucoup trop sinueux et creux, ne prend pas ; plutôt que de s’embourber dans un dispositif gratuitement conceptuel, le réalisateur aurait mieux fait de s’en tenir à une approche plus modeste du genre.