Les Violette

Trois personnages, trois actrices. La petite Violette, vive, poétique, vit toute seule avec sa mère. Tonton Alipio, militant de toutes sortes de causes, vient parfois rendre visite à sa sœur et sa nièce. Le dernier combat en vue : détourner des boîtes de petits pois génétiquement modifiés. Alors que sa mère s’engouffre dans un passé mal résolu, Violette suit les pas du tonton révolutionnaire : bonne élève en E.P.S., mais cancre ailleurs, la gamine devient au fil des années une « sex addict »... Entre la révolte face à une assistante sociale sadique et des révélations familiales ténébreuses, Violette rêve de devenir actrice porno, pour aider les malades sexuels.

Faisant tourner les rôles et les personnages, les trois actrices du film jouent la carte d’une interprétation plurielle et réticulaire. À chaque actrice ses rictus et ses effets, dans des dialogues qui s’enchaînent avec théâtralité et rythme. Le montage suit le pas de cette vivacité moins comique qu’elle n’en a l’air, tandis que les lieux jouent d’une linéarité répétée pour composer un univers visuel bien encadré, et toujours ouvert à des décalages chronologiques. Adapté d’une pièce de l’actrice Emanuelle Destremau, ce long métrage aux airs de fable fait preuve de talent et de finesse.