Les Yeux bandés

Alors qu’il mène une vie paisible et amoureuse avec sa compagne, sur le point de donner naissance à leur premier enfant, Théo est subitement rattrapé par un passé sombre qu’il tentait d’oublier : l’arrestation de son frère, Martin, accusé de viol et de meurtre, le pousse à quitter précipitamment son foyer pour se rendre dans la ville où il a grandi, dans le Nord de la France. Son premier souci est d’aller voir sa mère adoptive, qui les a élevés, Martin et lui, avec d’autres enfants de la DASS et d’apaiser ses angoisses. Comme elle, il ne peut, ou plutôt ne veut pas, croire à la culpabilité de son frère et cherche à tout prix à le défendre. Troublée par les souvenirs d’une enfance pauvre et tumultueuse, la sombre vérité n’apparaît pas tout de suite aux yeux de Théo.

Envahi par la grisaille du Nord, ce premier long métrage de Thomas Lilti avance sur une terrain cinématographique assez proche du dernier film de Guillaume Nicloux : comme dans La clef, le film noir se confond avec le drame familial dans un climat des plus lugubres.