L'Histoire de Souleymane

De Boris Lojkine (2024)
Cinémas Drame 1h33

Réalisation : Boris Lojkine
Principaux artistes : Abou Sangare, Nina Meurisse, Alpha Sow, Emmanuel Yovanie
Genre : Drame
Nationalité : France
Langue de tournage : Français
Durée : 1h33
Année de production : 2024
Date de sortie (ou ressortie) : 9 octobre 2024
Distributeur : Pyramide Distribution

Présentation

Tandis qu’il pédale dans les rues de Paris pour livrer des repas, Souleymane répète son histoire. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demande d’asile, le sésame pour obtenir des papiers. Mais Souleymane n’est pas prêt.

Boris Lojkine voit le cinéma comme une manière de raconter d'autres vies que la sienne. « Depuis quelques années, j’avais envie de réaliser un film sur ces livreurs à vélo qui sillonnent la ville avec leurs sacs bleu turquoise ou jaune vif, siglés de l’application pour laquelle ils travaillent, tellement visibles et pourtant totalement clandestins, la plupart sont sans-papiers », à propos de L'Histoire de Souleymane, son nouveau long-métrage. Projeté lors du Festival de Cannes en 2024, le film a remporté le Prix du jury et le Prix d'interprétation masculine, pour Abou Sangare, de la section Un Certain Regard.

L'Histoire de Souleymane : la distribution

Réalisation : Boris Lojkine

Casting : Abou Sangare (Souleymane Sangaré), Nina Meurisse (L'agente de l'OFPRA), Alpha Sow (Barry), Emmanuel Yovanie (Emmanuel), Younoussa Diallo (Khalil), Ghislain Mahan (Ghislain), Mamadou Barry (Mamadou), Yaya Diallo (Yaya), Keita Diallo (Kadiatou), Karim Bouziane, Amadou Bah, Sory Barry

Distribution technique : Delphine Agut (scénario), Tristan Galand (direction artistique), Boris Lojkine (scénario)

Avant L'Histoire de Souleymane, Boris Lojkine a réalisé Camille en 2019, Hope en 2014 et Les Âmes errantes en 2007.

Parmi les actrices et acteurs principaux, on a pu voir au cinéma Nina Meurisse dans Les Algues vertes (2023) et Le Ravissement (2023).

Derniers avis sur le film : L'Histoire de Souleymane

Avis publié par Christophe le 7 décembre 2024

Deux jours de courses pour un gars dans la galère, cela fait souvent penser à "A plein temps" (une mère célibataire qui travaille loin en galère économique aussi), même rythme mais aussi même lassitude devant le film à un moment, avec cette accumulation de situations négatives, de bâtons dans les roues, bien que le film n'est avec justesse pas tout noir.
Les scènes à vélo font bien ressentir ce qu'on ressent souvent en tant que cycliste parisien en retard, c'est clairement bien filmé. L'interprétation est impeccable.
La dernière scène est très réussie, je ne veux pas la dévoiler mais c'est elle qui fait l'intérêt spécial du film, nous amener là. Il aurait juste fallu un film un peu plus court pour gagner une quatrième étoile.
On pourrait voir ce film comme une suite à "Moi, capitaine" (que personnellement j'ai préféré), il y a même la référence au passage en Libye.
Un film intéressant, à voir.

Avis publié par Isabelle le 24 octobre 2024

Cette histoire peut s'entendre à deux niveaux, l'une qui décrit le quotidien de Souleymane migrant guinéen sans papiers qui survit comme livreur dans la jungle parisienne, l'autre comme le récit qu'il élabore à l'intention des instances chargées de lui délivrer des papiers... on découvre un être tantôt victime, de personnes qui l'exploitent tantôt bourreau qui s'arrange avec la réalité pour parvenir à ses fins ou tout simplement survivre dans un monde impitoyable... au total le spectateur en ressort, dubitatif, sans savoir quoi en penser...

Avis publié par GILLES le 17 octobre 2024

Excellent film qui devrait nous amener à prendre conscience de l'exploitation de la détresse humaine lorsque nous commandons en ligne des plats à emporter. Cinématographiquement, c'est une pure réussite à tous points de vue. Politiquement il y a encore du boulot. Humainement, ça rend humble.

Avis publié par Isabelle le 17 octobre 2024

Plongée dans la vie effrénée d'un livreur sans papier qui joue sa survie à chaque instant dans ce Paris bouillonnant et indifférent, filmé essentiellement de nuit.
Le film et l'acteur sont admirables !

Avis publié par Patrick le 14 octobre 2024

Le livreur en vélo comme figure d'un capitalisme sauvage et mondialisé concentrant aussi les questions des migrations et plus généralement des rapports Nord-Sud devient ici le héros d'un film qui puise aussi bien aux sources du documentaire qu'à celles du film social et du thriller.
Le réalisateur Boris Lojkine a fait ses preuves dans des projets tournés au loin (Vietnam ou Afrique) et filme pour la première fois Paris vu au travers des yeux de Souleymane, jeune guinéen sans papier, qui loue un compte pour exercer son activité de livreur et doit passer dans 48 heures un entretien en vue d'obtenir l'asile et les papiers qui vont avec;
L'existence du jeune homme repose ainsi sur deux fictions : celle de son identité usurpée auprès d'un 'ami' et celle de son histoire écrite par un autre qu'il doit apprendre et maîtriser pour amadouer les services de l'OFPRA.
Construit comme une cascade de soucis qui s'accumulent, L'Histoire de Souleymane évite cependant le manichéisme : le livreur sans cesse en mouvements dans une ville nocturne et anxiogène (qui prend d'ailleurs les allures d'une métropole presque anonymisée) n'est pas un saint et ceux qui l'entourent ne sont pas que des profiteurs. Dans la jungle, chacun se débrouille comme il peut.
La dernière séquence rompt totalement avec les partis pris initiaux de mise en scène. Cette volte-face apparaît ainsi comme une libération de parole, ou d'un sanglot trop longtemps contenu, la possibilité de trouver sa place sans mensonge ou arrangement. Complet amateur, le jeune Abou Sangare est sidérant de force et d'incarnation, livrant un véritable travail d'acteur. Sa récompense à Cannes est donc justifiée.
Peu importe au final qu'on y voie (ou pas) un message politique, le film est d'abord un moment de cinéma avec tous les ingrédients nécessaires à en faire une œuvre largement au-dessus de la mêlée.

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Le film de Boris Lojkine nous plonge dans l’intimité d’un jeune Guinéen sans papiers, mais aussi dans le quotidien précaire de nombreux livreurs de repas que les Parisiens croisent tous les jours.

Paris 5,6
Les 3 Luxembourg
67 rue Monsieur-le-Prince
Paris 6e
(lundi 13h : version française sous-titrée)
15:10
Paris 10
L'Archipel
17 boulevard de Strasbourg
Paris 10e
18:40
Paris 14
Le Chaplin - Denfert
24 place Denfert-Rochereau
Paris 14e
21:25
Paris 19
Pathé La Villette
30 avenue Corentin Cariou
Paris 19e
13:20 15:25 17:30 19:35 21:40
Paris 3,4
MK2 Beaubourg
50 rue Rambuteau
Paris 3e
10:15
Paris 5,6
Les 3 Luxembourg
67 rue Monsieur-le-Prince
Paris 6e
(lundi 13h : version française sous-titrée)
19:35
Saint-André-des-Arts
30 rue Saint-André-des-Arts (S. 1&2) - 12 rue Gît le Cœur (S. 3)
Paris 6e
14:50
Paris 10
L'Archipel
17 boulevard de Strasbourg
Paris 10e
16:55
Paris 15
Le Chaplin - Saint-Lambert
6 rue Péclet
Paris 15e
16:00
Paris 19
Pathé La Villette
30 avenue Corentin Cariou
Paris 19e
13:20 15:30 17:35 19:40 21:45
Banlieue 92
L'Alcazar
1 rue de la Station
92600 Asnières-sur-Seine
14:40
Paris 3,4
MK2 Beaubourg
50 rue Rambuteau
Paris 3e
10:15
Paris 5,6
Les 3 Luxembourg
67 rue Monsieur-le-Prince
Paris 6e
(lundi 13h : version française sous-titrée)
16:40
Paris 10
L'Archipel
17 boulevard de Strasbourg
Paris 10e
18:40
Paris 19
Pathé La Villette
30 avenue Corentin Cariou
Paris 19e
14:05
Banlieue 91
Cinéma Agnès Varda
37-39 Grande-Rue
91260 Juvisy-sur-Orge
20:30
Paris 5,6
Les 3 Luxembourg
67 rue Monsieur-le-Prince
Paris 6e
(lundi 13h : version française sous-titrée)
16:25
Paris 10
L'Archipel
17 boulevard de Strasbourg
Paris 10e
20:10
Paris 19
Pathé La Villette
30 avenue Corentin Cariou
Paris 19e
19:30
Paris 3,4
Luminor Hôtel de Ville
20 rue du Temple
Paris 4e
14:00
Paris 5,6
Les 3 Luxembourg
67 rue Monsieur-le-Prince
Paris 6e
(lundi 13h : version française sous-titrée)
19:35
L'Épée de Bois
100 rue Mouffetard
Paris 5e
13:10
Saint-André-des-Arts
30 rue Saint-André-des-Arts (S. 1&2) - 12 rue Gît le Cœur (S. 3)
Paris 6e
15:25
Studio Galande Béruchet
42 rue Galande
Paris 5e
18:00
Paris 10
L'Archipel
17 boulevard de Strasbourg
Paris 10e
17:20
Paris 19
Pathé La Villette
30 avenue Corentin Cariou
Paris 19e
14:00
Paris 3,4
MK2 Beaubourg
50 rue Rambuteau
Paris 3e
10:15
Paris 5,6
Les 3 Luxembourg
67 rue Monsieur-le-Prince
Paris 6e
(lundi 13h : version française sous-titrée)
13:00
Saint-André-des-Arts
30 rue Saint-André-des-Arts (S. 1&2) - 12 rue Gît le Cœur (S. 3)
Paris 6e
17:00
Paris 10
L'Archipel
17 boulevard de Strasbourg
Paris 10e
15:00
Paris 14
Le Chaplin - Denfert
24 place Denfert-Rochereau
Paris 14e
21:25
Paris 15
Le Chaplin - Saint-Lambert
6 rue Péclet
Paris 15e
16:00
Paris 19
Pathé La Villette
30 avenue Corentin Cariou
Paris 19e
19:30
Banlieue 77
Le Cinq
5 rue Delambre
77400 Lagny-sur-Marne
19:15
Banlieue 92
L'Alcazar
1 rue de la Station
92600 Asnières-sur-Seine
11:20
Théâtre Victor-Hugo
14 avenue Victor-Hugo
92220 Bagneux
14:30 18:30 20:30
Paris 3,4
MK2 Beaubourg
50 rue Rambuteau
Paris 3e
10:15
Paris 5,6
Les 3 Luxembourg
67 rue Monsieur-le-Prince
Paris 6e
(lundi 13h : version française sous-titrée)
15:05
Saint-André-des-Arts
30 rue Saint-André-des-Arts (S. 1&2) - 12 rue Gît le Cœur (S. 3)
Paris 6e
13:50
Paris 10
L'Archipel
17 boulevard de Strasbourg
Paris 10e
20:30
Paris 19
Pathé La Villette
30 avenue Corentin Cariou
Paris 19e
19:30
Banlieue 77
Le Cinq
5 rue Delambre
77400 Lagny-sur-Marne
16:00
Banlieue 92
L'Alcazar
1 rue de la Station
92600 Asnières-sur-Seine
12:50

7 avis sur L'Histoire de Souleymane

Avis publié par Christophe le 7 décembre 2024

Deux jours de courses pour un gars dans la galère, cela fait souvent penser à "A plein temps" (une mère célibataire qui travaille loin en galère économique aussi), même rythme mais aussi même lassitude devant le film à un moment, avec cette accumulation de situations négatives, de bâtons dans les roues, bien que le film n'est avec justesse pas tout noir.
Les scènes à vélo font bien ressentir ce qu'on ressent souvent en tant que cycliste parisien en retard, c'est clairement bien filmé. L'interprétation est impeccable.
La dernière scène est très réussie, je ne veux pas la dévoiler mais c'est elle qui fait l'intérêt spécial du film, nous amener là. Il aurait juste fallu un film un peu plus court pour gagner une quatrième étoile.
On pourrait voir ce film comme une suite à "Moi, capitaine" (que personnellement j'ai préféré), il y a même la référence au passage en Libye.
Un film intéressant, à voir.

Avis publié par Isabelle le 24 octobre 2024

Cette histoire peut s'entendre à deux niveaux, l'une qui décrit le quotidien de Souleymane migrant guinéen sans papiers qui survit comme livreur dans la jungle parisienne, l'autre comme le récit qu'il élabore à l'intention des instances chargées de lui délivrer des papiers... on découvre un être tantôt victime, de personnes qui l'exploitent tantôt bourreau qui s'arrange avec la réalité pour parvenir à ses fins ou tout simplement survivre dans un monde impitoyable... au total le spectateur en ressort, dubitatif, sans savoir quoi en penser...

Avis publié par GILLES le 17 octobre 2024

Excellent film qui devrait nous amener à prendre conscience de l'exploitation de la détresse humaine lorsque nous commandons en ligne des plats à emporter. Cinématographiquement, c'est une pure réussite à tous points de vue. Politiquement il y a encore du boulot. Humainement, ça rend humble.

Avis publié par Isabelle le 17 octobre 2024

Plongée dans la vie effrénée d'un livreur sans papier qui joue sa survie à chaque instant dans ce Paris bouillonnant et indifférent, filmé essentiellement de nuit.
Le film et l'acteur sont admirables !

Avis publié par Patrick le 14 octobre 2024

Le livreur en vélo comme figure d'un capitalisme sauvage et mondialisé concentrant aussi les questions des migrations et plus généralement des rapports Nord-Sud devient ici le héros d'un film qui puise aussi bien aux sources du documentaire qu'à celles du film social et du thriller.
Le réalisateur Boris Lojkine a fait ses preuves dans des projets tournés au loin (Vietnam ou Afrique) et filme pour la première fois Paris vu au travers des yeux de Souleymane, jeune guinéen sans papier, qui loue un compte pour exercer son activité de livreur et doit passer dans 48 heures un entretien en vue d'obtenir l'asile et les papiers qui vont avec;
L'existence du jeune homme repose ainsi sur deux fictions : celle de son identité usurpée auprès d'un 'ami' et celle de son histoire écrite par un autre qu'il doit apprendre et maîtriser pour amadouer les services de l'OFPRA.
Construit comme une cascade de soucis qui s'accumulent, L'Histoire de Souleymane évite cependant le manichéisme : le livreur sans cesse en mouvements dans une ville nocturne et anxiogène (qui prend d'ailleurs les allures d'une métropole presque anonymisée) n'est pas un saint et ceux qui l'entourent ne sont pas que des profiteurs. Dans la jungle, chacun se débrouille comme il peut.
La dernière séquence rompt totalement avec les partis pris initiaux de mise en scène. Cette volte-face apparaît ainsi comme une libération de parole, ou d'un sanglot trop longtemps contenu, la possibilité de trouver sa place sans mensonge ou arrangement. Complet amateur, le jeune Abou Sangare est sidérant de force et d'incarnation, livrant un véritable travail d'acteur. Sa récompense à Cannes est donc justifiée.
Peu importe au final qu'on y voie (ou pas) un message politique, le film est d'abord un moment de cinéma avec tous les ingrédients nécessaires à en faire une œuvre largement au-dessus de la mêlée.

Avis publié par Salles-cinema.com le 13 octobre 2024

48h de la vie de Souleymane, jeune guinéen à Paris, sous-proletaire exploité en quête d'asile politique. Un film brut, exigeant et digne.

Avis publié par Xavier le 12 octobre 2024

Le film aborde l'exploitation des personnes migrantes sous l'angle de la prédation économique -légale ou non- dont elles font l'objet : travail à la tâche dix-neuvièmiste (ubérisation) et marchandage de travail en prête-nom.

Sur la représentation des institutions on sent que l'œuvre marche sur un fil quasi clinique (les centres d'hébergement, la police, les services préfectoraux). On peut faire l'hypothèse qu'on nous les montre ainsi dans la mesure où elles ont le mérite d'exister dans un monde -lointain ou immédiat- où le pire est toujours certain pour les personnes en situation de vulnérabilité.

On peut aussi mettre en parallèle cette forme de distanciation avec la mise en scène très digne des personnes migrantes qui font société tout au long du film sans misérabilisme ni complaisance.

L'explication en est peut-être que les rouages montrés sont en surplomb d'un empilements de récits que Souleymane apprend à faire aux autres et à lui-même, croit-il par nécessité. Comme autant de vernis qui seront dissouts les uns après les autres par un puissant solvant, la confrontation en miroir (l'amoureuse, la fonctionnaire) pour mettre enfin à nu l'authentique intra-histoire de Souleymane.

La photographie, notamment de nuit, est très aboutie, très belle, presque trop belle. Le caméo (apparition d'un membre de l'équipe de tournage) est un endossement judicieux. Toutefois il faut noter que les femmes y sont peu représentées, leur sort (ici ou ailleurs) étant principalement évoqué au détour de deux scènes. Mais à décharge, le scénario aurait-il pu le supporter ?

On ne pourra s'empêcher de se demander si, au-delà du sujet du film, la réflexion du réalisateur est de savoir en quoi la fiction (œuvre ou récit de soi) est nécessaire à la vie humaine pour faire en sorte qu'elle soit vraisemblable aux autres et à soi-même. Il fait ainsi de l'histoire de Souleymane une histoire authentiquement universelle.

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