L'Homme de Londres

Une nuit, dans une petite ville portuaire, deux hommes se retrouvent secrètement près d’un embarcadère pour opérer un échange douteux. Leur rendez-vous tourne à l’affrontement et l’un d’eux tombe à l’eau avec une mallette. L’assassin prend la fuite tandis que sa victime se noie. Maloin a observé la scène de chez lui. Quelques minutes après l’accident, il se rend sur le lieu du drame et récupère la mallette, remplie d’argent, qui flotte à la surface de l’eau. Cet homme alcoolique et sans travail, qui vit avec sa femme et sa fille dans des conditions très modestes, décide de ne parler à personne de cette histoire et de garder l’argent pour lui. Un inspecteur venu de Londres tente d’éclaircir cette mystérieuse affaire.

Adapté d’un roman de Georges Simenon, L’Homme de Londres se dérobe aux codes du polar et place l’intrigue au second plan pour s’intéresser davantage au ballet formé par le mouvement des corps dans l’espace. Le suspens se dissout ici dans la lenteur des gestes et des dialogues, qui soulignent la solitude écrasante des personnages. On reconnaît bien là le style très singulier du cinéaste hongrois Béla Tarr (admiré par Gus Van Sant) qui filme ses personnages comme des planètes enfermés dans une trajectoire orbitale.