L'Homme qui marche

Paris dans les années 70 et 80. Ecrivain d’origine russe, auteur de Fils de Chien, un roman qui fit un peu parler de lui, Viktor Atemian tente de passer entre les gouttes – empoisonnées - d’un monde de moins en moins enclin à reconnaître et respecter sa place d’intellectuel et de poète marginal et insaisissable. Cet homme mystérieux, dont la silhouette longiligne et presque transparente évoque les sculptures de Giacometti mais aussi les inclinaisons burlesques du grand corps de Jacques Tati, entend bien ne pas se soumettre aux règles d’une société de plus en plus hermétique à son mode de vie et tente au fil des ans de rester fidèle – corps et âme - à son art, jusqu’à ce que cette résistance le gomme définitivement du monde...

Premier long métrage d’Aurélia Georges, ancienne élève de la Fémis, L’Homme qui marche fait le pari vraiment audacieux et louable de choisir comme personnage principal un écrivain, donc un intellectuel, en des temps où ce mot est presque devenu une insulte. Soit un geste aussi poétique que politique, servi par le gracile César Sarachu, acteur espagnol vu dans L’Accordeur de tremblements de terre des frères Quay.