Lilting ou la délicatesse

D’origine cambodgienne, Kai n’ose pas confier à sa mère Junn qu’il est homosexuel. Outre qu’il craint de la blesser, il culpabilise. En effet, ayant dû la placer en maison de retraite depuis qu’elle est veuve, elle vit repliée sur elle-même entre chacune de ses visites. De son côté, Richard, son compagnon, qu’il fait passer auprès d’elle pour son meilleur ami, insiste pour qu’il fasse son coming out. Malheureux de sentir ce dernier contrarié par ses tergiversations et de voir sa mère rejeter Richard par jalousie, Kai cède. Hélas, la veille de faire ses confidences, il meurt, renversé par une voiture, laissant Junn en plein désarroi. Comme elle apprécie sur place un certain Alan, amoureux d’elle, et qu’elle ne comprend ni ne parle l’anglais, Richard engage une traductrice. Il espère par ce biais lui faciliter sa relation avec Alan mais aussi se rapprocher d’elle et pouvoir ainsi évoquer Kai en sa compagnie…

Inspiré de sa propre vie de réfugié politique cambodgien, alternant moments de franche drôlerie et d’intense émotion, Hong Khaou signe un film d’une douceur pénétrante autour du deuil, de l’apprivoisement, de l’amour sous toutes ses acceptions. Les couleurs, les silences, les rares extérieurs, le jeu des langues (anglais et mandarin) dégagent des fragrances de tendresse d’autant plus prégnantes qu’elles sont portées par un casting aussi charismatique qu’homogène.